La gestion de l’eau oscille entre le public et le privé

14 March 2012

David Boys milite pour la gestion publique de l'eau

Public ou privé ? Telle est la question qui a opposé le 13 mars, lors du 6ème Forum Mondial de l’Eau, les partisans d’un mode de gestion public des services d’eau et assainissement à ceux prônant une approche purement privée.

David Boys, délégué de l’organisation « Public Services International Â» plaide pour que les services de l’eau et d’assainissement restent publics. Selon lui, ce système garantit l’accès à l’eau pour tous grâce aux tarifs sociaux. Il ajoute qu’en gestion publique, il n’y a pas de secret commercial et que la transparence est une réalité reconnue.

«Les opérateurs publics et privés de services d’approvisionnement en eau et d’assainissement font face à des problèmes similaires", tempère Gérard Payen, Président d’Aquafed, la Fédération internationale des opérateurs privés des services d’eau et d’assainissement. Et d’ajouter : «L’approvisionnement et la gestion occasionnent des frais minimums qui nécessitent d’être financés, notamment par des tarifs qui recouvrent les coûts : pas d’argent, pas d’eau ! »

"Le mode de gestion, un instrument parmi d'autres"

Marie-Hélène Lauron, Coordinatrice du réseau « Water for people Â» témoigne de l’expérience philippine en matière de gestion privée de l’eau. Elle constate qu’en 2007,  les engagements inscrits dans les contrats signés en 1997 n’ont absolument pas été respectés. Selon elle, « la réalité est plus dure que la fiction Â».  Les prix de l’eau ont ainsi augmenté de 45 à 80 %, ce qui  exclut des communautés entières de l’accès au service d’eau potable, alors que les coupures d’eau sont toujours longues et fréquentes. La qualité n’est pas au rendez-vous non plus, affirme-t-elle. Du point de vue social, de nombreux employés des entreprises d’eau ont été sacrifiés pour motif de rentabilité. Marie-Hélène Lauron renchérit « l’eau n’est pas une marchandise (…) sa gestion doit rester dans le domaine public Â».

A mi- chemin entre public et privé, Mamadou Dia, directeur général de la Sénégalaise Des Eaux, tempère. Opérateur public national, il a confié au privé depuis 1995 la gestion du service de l’eau potable. Il témoigne.

« Le mode de gestion des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement utilisé n’est qu’un instrument parmi d’autres pour arriver aux objectifs fixés par l’Etat. Le but principal est de satisfaire l’usager, sécuriser l’accès à l’eau et garantir des tarifs socialement acceptables par les populations». Ainsi au Sénégal, l’accès aux services de l’eau a augmenté de 120% entre 1995 et 2011 grâce à la collaboration entre acteurs publics et privés.

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