Un panel d'experts formule des recommandations pour la construction d'une gouvernance mondiale de l'eau en vue des futures discussions de Rio + 20.
« Tous les documents internationaux sur la gestion de l’eau présentent des limites. Rio + 20 permettra de les réviser » estime Vicente Andreu, Président de l’Agence nationale des eaux du Brésil. Un panel d'experts s'est réuni le 13 mars pour évoquer les moyens de construire une gouvernance mondiale de l'eau afin de mieux identifier et résoudre les défis du changement climatique et des problématiques de ressources en eau.
Commissaire du Delta de la Hollande, Wim KUIJKEN a fait appel à l'histoire pour évoquer l'évolution de la gestion de l'eau aux Pays-Bas. Au fil du temps, l'approche s'est globalisée dans un souci d'efficacité. Elle relève désormais de la politique nationale, mais une nouvelle loi sur le Delta modifiera prochainement ce mode de fonctionnement pour accroître encore la qualité de sa gouvernance.
Au Brésil, Vicente ANDREU a expliqué que la gestion de l’eau ne relève pas de l'économie mais de la politique. Avec les autres experts du panel, il a pointé certaines faiblesses de la gouvernance internationale, découlant de la convention de l’eau des Nations Unies de 1997 . Selon eux, les principales difficultés proviennent de la souveraineté nationale absolue des Etats, des dimensions régionales et internationales, de la non-ratification de la convention par certains pays ou encore des obligations des conventions envers les pays.
Pour améliorer la gouvernance globale, les participants suggèrent de créer un panel international sur la gestion de l’eau. Francisco Nunes Correia, Président du Partenariat portugais pour l’eau, propose la mise en œuvre d’un agenda mondial pour tendre progressivement à son instauration. Vicente Andreu soutient, lui, la proposition de renforcer le Conseil du Développement durable, évoquée par le Premier ministre français lors de la cérémonie d’ouverture du forum. De son côté, Wim Kuijken se prononce plutôt pour une organisation horizontale de la gestion de l’eau ainsi que pour une meilleure harmonisation des différents niveaux de gouvernance au sein des Etats.